Michel, 54 ans, est enseignant référent handicap. « Un métier complexe à expliquer », sourit-il. S’il travaille depuis un collège et dépend de l’Éducation nationale, il n’a pas de copie à corriger, de conseil de classe à préparer, ou même d’élève à sa charge. Son travail consiste à accompagner le parcours des enfants handicapés scolarisés dans des établissements spécialisés, et à faire la liaison entre les personnels paramédicaux, l’équipe pédagogique et la famille. Le but ? « Faire en sorte que l’enfant soit dans les meilleures conditions pour apprendre. »
« J’aime dans mon travail : la liberté, l’épanouissement et me savoir utile »
Ce qu’il aime, c’est la grande liberté qu’il a à organiser son emploi du temps qui, selon lui, est « très variable ». « Personne n’est là pour me dire ‘Eh, tu as cinq minutes de retard’. C’est moi qui détermine ma manière de travailler. » Dans cette même logique, Michel apprécie de se fabriquer lui-même ses outils informatiques, qui lui permettent de d’alléger les charges administratives et « de gagner un temps considérable ».
Autre satisfaction : l’épanouissement que lui offre sa profession. « Je touche à tout ce qui concerne l’enfant : médical, pédagogique, psychologique… Je suis aussi bien en contact avec des psychiatres qu’avec des collectivités territoriales. » Autrefois instituteur, il ne regrette pas de ne plus donner cours : « J’ai voulu aller au-delà du cercle de l’Éducation nationale, parce qu’on se sent quand même un peu isolé quand on est dans une classe. »
Mais que serait son métier sans son utilité sociale ? Michel éprouve bien entendu un « grand contentement » lorsqu’il apprend que, malgré son handicap, un enfant qu’il a suivi s’en sort. « Il y a quelques jours, j’ai reçu un mail de remerciement d’une gamine que j’accompagne depuis la maternelle qui se retrouve cette année en BTS. Ça m’a fait très plaisir. »
« J’aime pas : le manque d’information, les tâches répétitives, et les problèmes techniques »
Michel déteste lorsque la communication entre ses interlocuteurs passe mal et que des informations importantes ne lui sont pas transférées. « Les changements de domicile des familles, par exemple, on oublie souvent de me les notifier. »
Les problèmes techniques, comme les coupures internet, ont aussi le don de l’horripiler : « pour être efficace, il faut avoir les bons outils… et il faut qu’ils fonctionnent ».
Avoir pour mission de faire la liaison entre plusieurs professionnels passe obligatoirement par l’organisation de réunions et la réalisation de compte-rendu. Un impératif qui conduit parfois à réaliser des tâches très répétitives : « Quand j’ai quinze réunions en une semaine, avec des invitations très précises et très procédurières sur l’enfant suivi à rédiger, ça prend beaucoup de temps. D’autant qu’il faut prendre en compte l’aspect affectif des personnes et ne pas dire n’importe quoi : on parle d’élèves handicapés, pas de sacs de pomme de terre ! »